2012 / Galerie Odile Ouizeman, Paris

“Le procès du singe”, exposition personnelle du 8 septembre au 27 octobre 2012

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Odile Ouizeman, Laurent Pernot présente un ensemble d’oeuvres inédites mêlant objets, vidéos, photographies, installations et néon.
En partant d’un fait historique qui s’est déroulé en 1925 aux Etats-Unis, intitulé « Le Procès Scopes » ou « Le Procès du Singe », Laurent Pernot s’intéresse à un événement majeur dont les ressorts et les conséquences ne cessent d’être réévalués de nos jours. A la suite de la promulgation d’une loi en 1925 dans l’état du Tennessee, le Butler Act, qui interdisait l’enseignement des théories de l’évolution, un procès d’une ampleur médiatique sans précédent a lieu, le premier radiodiffusé de l’histoire, afin de juger un professeur qui aurait affirmé que les hommes et les singes partagent un ancêtre commun. Le pays s’empare de l’affaire et les journalistes s’enflamment. Chrétiens, protestants, scientifiques, avocats et hommes politiques se rassemblent alors pour invoquer les mots de la Bible ou arguer les travaux de Darwin. Si l’issue du procès a déçu, l’événement a synthétisé deux visions du monde incompatibles qui subsistent encore aujourd’hui : La première tend à sortir l’homme de la Nature en authentifiant l’existence d’un être suprême ; La seconde insuffle le hasard, le sauvage et la sélection naturelle au sein même de l’évolution des espèces.
En abordant de multiples facettes contradictoires, l’ensemble des oeuvres présentées pour l’exposition entremêlent vérités empiriques, vérités spéculatives et vérités déterministes, et alimentent ainsi des questionnements déterminants pour l’artiste. Dans une période actuelle de crise des valeurs, des croyances et des identités, l’Art, à l’inverse des sciences et des religions, et tel que Deleuze l’a souvent rappelé, doit chercher à nous démunir, à reconnaître et célébrer nos fragilités. Entre réappropriation historique et puissance poétique, la nouvelle exposition de Laurent Pernot poursuit les fondements d’une problématique récurrente dans son parcours, celle d’une quête des origines : Origine de l’univers, origine du vivant et origine de l’humanité. Aux zones claires et tranchées du savoir et de l’expérience, l’artiste préfère celles du doute et de l’incertitude, aux frontières du réel et de l’imaginaire (Dominique Abensour).
Né en 1980, Laurent Pernot vit et travaille à Paris. Il développe une carrière nationale et internationale à la suite d’un parcours dense ponctué de résidences et d’expositions. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions personnelles et collectives, à la Fondation Miro de Barcelone, au musée Alvar Aalto en Finlande, au Palais des Arts de Belo Horizonte au Brésil, au Lux Valence, à l’Espace Culturel Louis Vuitton à Paris, au National Center for Contemporary Arts à Kaliningrad en Russie, à l’Indian Art Fair de New Dehli en Inde, à la Maison Rouge à Paris, au CAB à Grenoble et au Palais de Tokyo à Paris. Laurent Pernot s’est vu décerner le prix SAM pour l’art contemporain 2010. Son premier catalogue monographique est disponible aux éditions Monografik, un nouvel ouvrage vient de paraître aux éditions du Regard. Laurent Pernot participe également à la Biennale de São Paulo en septembre 2012, à la FIAC de Paris, présenté par le FMAC ainsi qu’à Paris Photo, et se verra prochainement consacré deux expositions personnelles à Bourges, l’une au Palais Jacques Coeur dans le contexte de la Biennale d’Art Contemporain.

 



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